MEDIATHEQUE DE PITHIVIERS (45)

Lorsque nous avons découvert le bâtiment lors de notre première visite des lieux, nous avons été frappés par les différences architecturales qui existaient de part et d’autre de cette construction.

Une partie ancienne, d’une apparence classique et statutaire, l’autre plus récente, d’une architecture plus stricte mais plus vaste et dégageant une rigueur froide, impersonnelle de hall de banque à l’ancienne…

La définition des lieux s’imposait d’elle-même, le grand hall du rez de chaussée devait accueillir l’espace principal de la future médiathèque, le bâtiment ancien était lui, plus adapté à recevoir les services de la mairie.

Nous voulions créer un espace à la fois chaleureux, moderne, ludique où le public se sentirait au calme mais où les échanges seraient facilités, un lieu décloisonné mettant en scène les différentes sources de savoir et de diffusion moderne des informations, par l’utilisation de la couleur et en tirant parti de la lumière pour définir les différents espaces, qu’ils soient dédiés au travail, à la consultation à la recherche ou aux expositions.

Le challenge était de tirer parti de l’architecture existante en l’adaptant au mieux aux besoins et aux utilisations.

Une des demandes de la mairie était aussi de réunir les deux pôles du bâtiment dans une même entité, l’une étant appelée à se nourrir de la dynamique de l’autre et de conserver un seul accès principal desservant ces 2 parties. Cette demande a été prise en compte par la mise en commun d’une salle d’exposition, zone tampon commune à la mairie et à la médiathèque.

Lorsque les études ont débuté, nous avons eu la surprise de découvrir au-dessus des plafonds du hall existant, une charpente métallique et sa passerelle technique.

Naturellement, nous nous sommes orientés vers une mise en scène mettant en valeur cette structure métallique ;

Notre but final était, avant tout, de réussir à personnaliser ce projet à la ville de Pithiviers tout en tenant compte de la fonction première d’une Médiathèque.

Pour cela, nous avons cherché à lier l’espace-temps grâce à une « écriture d’idées » contemporaine.

D’un côté, l’ancien bâtiment Caisse d’épargne et de l’autre, une extension sans grand caractère spécifique de 1985....

Notre langage architectural se positionne dans la lignée du mouvement architectural propre à la fin du 19 siècle, s’inspirant des styles des siècles passés et dans lequel s’inscrit l’ancienne Caisse d’épargne.

Le challenge était de tirer parti de l’architecture existante en l’adaptant au mieux aux besoins et aux utilisations.

Pour cela, nous avons réfléchi et développé différents axes :

-       La Lumière, ambiance intérieure sombre, avec une filtration de la lumière extérieure colorée rappelle l’esprit des vitraux dans les vieilles bâtisses.

-       Les passages, jonctions entre la salle de lecture et la salle d’animation, volontairement étroits évoquent « le passage » et accentuent l’effet de « grand volume » des différentes pièces adjacentes.

-       La grande salle avec cette belle géométrie, ce carré parfait  qui, une fois décloisonné laisse filer le regard aux 4 coins de l’espace, avec un sol composé de formes géométriques servant à cerner les différents espaces de cette médiathèque.

-       La charpente métallique et ses luminaires tripodes, point d’orgue de ce projet :

Ici, notre volonté était de mettre en valeur cette charpente industrielle qui à la base était d’une fabrication plutôt « ordinaire » en lui adjoignant deux grands luminaires tripodes et donner l’impression que l’ensemble fait partie intégrante du bâtiment pour qu’enfin, cela devienne l’élément fort du projet. Elle évoque également les constructions métalliques de la deuxième partie du 19° du style Napoléon « architecture de fer ».

-       Les ébrasures de fenêtres réalisées en tôle perforée canalisent la lumière extérieure au même titre que les murs de pierre des constructions médiévales.

-       La grande banquette  fait référence aux fameux canapés de style Napoléon 3, les confidents et les indiscrets qui permettaient d’entretenir une conversation entre 2,3 personnes ou plus, sans avoir à tourner la tête.

-       et, Les banques d’accueils, signaux lumineux dans l’espace, repères grâce à leurs formes « fluides ». Elles mettent en scène l’environnement par leurs proportions volontairement imposantes. Une écriture graphique et « idéographique » qui devenait alors notre objet référentiel …

Tout ceci n’est qu’une évocation de style qui nous pensons, permet d’asseoir et lier une construction contemporaine à la richesse de notre histoire.